L’interview de Thierry Durand
Aujourd’hui, je reçois Thierry Durand, un photographe amateur qui s’est prêté au jeu de l’interview pour Bistro-photo.fr.
Bonjour Thierry. Tout d’abord pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Thierry donc, j’ai 36 ans (presque 37… en fait), ce qui veut dire que j’aurai bientôt une voiture de sport (si ma famille et mes amis sont sympa pour mon anniversaire ! rires), histoire d’assouvir une autre de mes passions. Je suis né en banlieue parisienne et vis aujourd’hui à Londres depuis un peu plus de 2 ans. Fortement imprégné par la culture Londonienne, vous comprenez mieux mon pseudo, un peu ridicule : Titiuk…
Je travaille dans un milieu reconnu unanimement pour sa créativité, ce qui m’a amené très vite à la photographie… En fait, je suis assureur dans un grand groupe français et la photo est aujourd’hui un bon moyen de faire appel à mes autres talents. Plus amateur que photographe, j’expose mes photos sur la toile :
www.thierrydurandphoto.com, ou mon Flickr : www.flickr.com/photos/thierry_durand.
Je pratique principalement « la street photographie » en noir et blanc. Mes références photographiques sont assez classiques : Bresson, Brassaï, Capa (les deux), Mc Cullin… Plus récemment, j’ai été particulièrement touché par l’expo de Vivian Maier à Londres dont l’histoire m’a laissé sans voix. C’est exactement le genre de photographies vers lequel je suis attiré à ce jour.
Quel est ton matos ?
Je vais vous surprendre : depuis quelques mois, j’utilise presque exclusivement mon Fuji X100, ce qui a eu pour effet de remiser mon reflex au placard. C’est un jouet fabuleux qui se montre particulièrement discret et tellement agréable à utiliser.
Depuis peu, j’ai découvert aussi, les plaisirs à l’ancienne (télémétrique et moyen format). J’utilise en effet assez régulièrement mon canonet QL19 et mon Yashica 124M.
Et la passion pour la photo t’est venue comment ?
J’ai commencé la photographie, il y a maintenant une quinzaine d’années, mais j’avoue qu’à part les classiques photos de vacances je ne m’y intéressais pas plus que ça, même si paradoxalement, j’avais déjà une attirance pour l’esthétique et les belles compositions.
Et puis, un peu par hasard, j’ai découvert Jeanloup Sieff. Je ne sais pas pourquoi, mais ses photos m’ont chamboulé.
Du coup, j’ai directement investi dans un reflex, un Canon si mes souvenirs sont exacts.
Au départ, on ne peut pas dire que les résultats étaient au rendez-vous et le côté technique m’a un peu rebuté.
Je n’ai pas lâché pour autant, le temps passant je me suis mis au numérique et de fil en aiguille la photo est devenue une véritable passion. La technique s’est faite petit à petit ; j’ai commencé par faire des concours photo et dans l’un d’entre eux, j’ai été contacté par un des barjots qui est aujourd’hui sur ce forum. Ses encouragements, son apport technique et celles des « grands maîtres » qui exercent ici aujourd’hui, mon arrivée à Londres qui coïncidait avec un chamboulement dans ma vie m’ont mis le pied à l’étrier.
Aujourd’hui, tu viens pour nous présenter ton expo « Barcelona showcase in Casa Batllo ». C’est ta première ?
C’est effectivement ma première… J’ai le trac.
Comment t’est venue l’idée de te lancer dans l’aventure ?
On ne peut pas dire que l’idée me soit réellement venue. J’ai commencé par mettre en pratique un conseil que l’on m’a donné lors de mon deuxième cours de photographie, ici, à Londres. Il disait « Nos photos sont faites pour être partagées ».
J’ai donc ouvert mon Flickr et créé un profil sur le site anglais riseart.com. C’est sur ce dernier que les organisateurs du Barcelona Showcase m’ont repéré. Ils m’ont contacté et proposé de participer à cet évènement.
Me voici projeté au milieu d’une quarantaine de photographes et autant de peintres. Je pense que j’y serai un peu perdu, mais c’est une belle expérience.
Quel genre de difficultés as-tu rencontrées pour la préparer ?
La principale difficulté a été de sélectionner mes photos afin de créer une certaine cohérence ; le forum du bistro-photo.fr m’y a aidé, et le très bon studio Photofusion à Londres également. Ce studio m’a trouvé une solution d’impression très honnête ; je ne m’y connaissais pas du tout dans le coût des impressions et des encadrements, et ma foi je suis content du résultat obtenu.
En quelques lignes, tu peux nous la présenter ?
Le Barcelona Showcase est une sorte de foire artistique. Elle se déroulera le 10 décembre prochain dans l’une des plus belles maisons de Gaudi : la Casa Batllo ; pour les détails, vous pouvez visiter le site : www.barcelonashowcase.com.
J’y exposerai neuf de mes photos sur le thème de la ville, mais surtout de ses habitants. Il s’agira de neuf photos en format carré, en noir et blanc le tout s’inscrivant dans un grand carré.
Ces photos ont un point commun : des instants volés de la vie de tous les jours. Certaines se font écho par la présence d’éléments communs comme une ouverture sur le ciel ou sur un couple. Elles font toutes partie de ce que l’on peut appeler la street photographie à l’exception de la photo centrale qui est plus un point d’accroche pour le regard des visiteurs.
Et si tu avais une histoire à raconter à propos d’une de tes photos, ce serait laquelle ?
Celle-ci est vraiment ma préférée, je lui ai donné le titre « I’ve got the power! ». Cette photo a été prise à Londres sur l’esplanade du Royal Festival Hall à côté de la Tamise. Il s’agit en fait d’une fontaine de l’artiste danois Jeppe Hein.
Un jeu d’eau permet par intermittence de se retrouver en plein milieu de cette fontaine. Cela faisait un petit moment que je m’amusais à tourner autour lorsque se trio s’est présenté. J’ai compris au moment où l’homme de droite levait son bras que j’avais gagné ma journée.
Le hasard, qui fait partie intégrante de la photo de rue, a voulu que les jets d’eau sur le premier plan se remettent en marche et soient le point de focus.
Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs de bistro-photo qui ont envie de se lancer dans l’aventure ?
Et bien, je n’ai pas vraiment de conseil tout fait, débutant l’exercice moi-même, je me contenterai de répéter ce que m’a dit le photographe lors de mon cours : « partagez vos photos ». N’hésitez pas à multiplier vos profils et inonder la toile de vos clichés. Pas seulement Flickr ou Facebook, il existe des sites dédiés à la photographie. Plus vous serez vu et plus vous aurez la chance que l’on vous propose quelque chose.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
À très court terme, disons que mes cadres arrivent à Barcelone sans se casser (rires) ; ensuite que je vende toutes mes photos sur place histoire de rembourser mon billet (rires). À plus long terme, j’espère vraiment pouvoir exposer à nouveau et encore plus à Londres.
Un petit mot pour Bistro-Photo.fr ?
Que ceux qui ne connaissent pas le site et qui sont intéressés par la photo y aillent ! Ce n’est pas un forum comme les autres. L’ambiance y est détendue ; très conviviale.
À votre service, il y a une véritable armée de barjots. N’attendez pas néanmoins que l’on vous graisse la patte ; une poubelle (c’est leur terme pour désigner une photo pourrie…) est une poubelle. J’ai appris grâce à eux énormément d’un point de vue technique (il regorge d’informations à l’intérieur des sections du forum !), et leurs critiques sont toujours constructives.
Finalement, je n’ai qu’un regret : ne pas pouvoir participer à leurs sorties photo, étant trop loin moi-même. Alors si vous pouvez, ne ratez pas l’occasion.
Et bien merci d’avoir répondu à ces questions et bon vent pour la suite.
Loïc Kervignac et… Titiuk alias Thierry Durand donc
Et pour tout ceux qui seraient intéressés par le forum de bistro-photo.fr, vous pouvez cliquer ici :
Et à tous ceux qui veulent réagir sur l’article ou poser des questions à Thierry Durand, c’est par là :