L’interview de Fabien Lombard
Aujourd’hui, je reçois Fabien Lombard, un photographe amateur qui s’est prêté au jeu de l’interview retour d’Expo pour Bistro-photo.fr.
Bonjour Fabien. Tout d’abord pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, Fabien, 37 ans et 3-4 ans de tentatives photographiques, j’habite Montpellier avec ma compagne et mon fils de 5 ans. Je pratique la photo comme un loisir créatif, j’aime aussi les musiques actuelles, le cinéma, la bande-dessinée, les jeux de société ou jeux vidéos (enfin pas sur console, mais sur PC, ce qui est assez différent). Le sport oui, enfin en ce moment c’est plutôt à la télé… Je travaille à la faculté de médecine en tant qu’agent polyvalent ( logistique, accueil, sécurité et même photographe depuis peu). What else ?
Quel est ton matos ?
J’ai deux appareils , un compact Canon G10 très pratique à trimballer et qui me sert beaucoup pour le boulot, et un EOS 50D avec un 17-50 (pour l’instant je n’ai qu’un objectif, mais je compte investir dans un portait ou un UGA…) et des accessoires, un trépied, un filtre ND, une télécommande…
Aujourd’hui, tu viens nous faire un compte-rendu de ton exposition photographique intitulée «intervalles». C’était ta première ?
Oui et non, j’avais déjà exposé dans des expositions collectives locales.
Si je me souviens bien, ton expo parlait d’ombres et de lumières, de clair-obscur… Qu’est-ce qui t’avait amené à ce thème ?
Le premier temps a été de constituer une série d’images « exposables » (pas si simple !), il n’y avait pas de véritable thème mais une ambiance devait se dégager et unifier l’ensemble. En prenant du recul, je me suis rendu compte de mon goût pour l’incongru, le fantasmagorique, les moments où les espaces indéfinis ou le réel laissent la place à l’imagination, c’est dans ce sens que j’ai trié mes images pour monter cette expo.
Comment décrirais-tu ton travail sur la lumière et parallèlement sur les ombres ?
J’ai opté pour le noir et blanc (avec quelques virages de couleur sur certaines), qui est propice à la rêverie, je trouve. Un peu comme dans les vieux films (je pense à Murnau, Hitchcock …) où la caméra s’arrête en gros plan sur des petits détails, des ombres, ou sur des paysages en clair-obscur. Cela crée des images fortes qui restent imprimées dans la rétine. C’est un peu comme ça que je vois la photo, un arrêt sur image qui nous entraîne ailleurs… c’est pour ça que je ne privilégie pas l’aspect descriptif, j’essaie plutôt de recréer avec le réel.
Quel genre de retours as-tu eu sur ton exposition ?
J’ai plutôt eu de bons retours, certaines personnes qui me connaissaient un peu ont semblé agréablement surprises, enthousiastes. j’ai eu beaucoup d’encouragements, ça fait plaisir. Les « pros » ou les amateurs « éclairés » ont trouvé mon travail intéressant. En clair, ça s’est plutôt bien passé.
Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer ?
Le montage de l’expo, qui s’est fait à la dernière minute et a pris plus de temps que prévu, du coup, le vernissage a été un peu conceptuel au début : on finissait l’accrochage avec des petits fours à la main (rires).
Et si tu avais à changer quelque chose, ce serait quoi ?
Les photos, j’en mettrais encore d’autres !
Quels sont les points positifs que tu as retenus ?
L’accueil général du public, même si on en voudrait toujours plus.
Quel a été ton meilleur souvenir ?
J’aurais aimé dire, le premier chèque encaissé, mais ça sera pour une prochaine fois (rires).
Juste pour le plaisir des yeux, quelle photo partagerais-tu avec nous ?
« Quatre cafés et l’addition » ! J’ai choisi celle-ci car elle a beaucoup intrigué les gens, elle m’a amené plein de questions et de retours positifs, et puis en grand format ça rend pas mal du tout : j’ai imprimé 4 photos de 30*30 que j’ai collées sur un support mousse blanc (merci au passage à Robert Boisson et son massicot).
Est-ce que depuis l’expo, ton regard sur la photographie a changé, et si oui, dans quelle mesure ?
Oui, je suis plus attentif à la qualité du tirage, à la cohérence d’une série, j’ai aussi pu identifier les photos qui plaisent le plus et surtout je sais maintenant un peu mieux quelle direction artistique je souhaite suivre.
Vers quelle direction ?
Des compositions plus pensées en amont, moins instinctives, des portraits mis en scène dans des situations ou des lieux étranges, des paysages, de l’abstrait aussi, en privilégiant l’ambiance, le tout plutôt en noir et blanc.
Dans son édito : Jcm pose un regard assez critique vis à vis d’internet sur la photographie, qu’en est-il pour toi ?
Je serais moins critique, pour ma part, étant donné que l’essentiel de mes connaissances en photographie, je les ai acquises sur internet, par le biais de forums d’échange et de tutoriels. On y trouve énormément d’informations concernant les expositions, les concours, les boutiques en ligne (j’achète pas mal sur internet, car le matériel photo est souvent moins cher qu’en ville), les aides concernant tel ou tel logiciel, etc. On peut aussi découvrir des photographes de talent, des travaux intéressants. Pour moi c’est un complément indispensable du livre, que ce soit dans la formation photo ou dans la culture. Ceci dit, Jean-Christophe soulève les problèmes de la profusion d’images (trop d’infos, tue l’info ?), de la concurrence déloyale qui en découle envers les professionnels, du vol d’images qui se généralise, des choses dont on ne se rend pas compte en tant qu’amateur et relativement nouveau dans le monde de la photo. Pour ma part, j’utilise Flickr en attendant d’avoir une site perso, ça me permet de créer un petit réseau virtuel, de découvrir quelques perles et aussi de télécharger des photos de bonne taille sur Bistro Photo (rires).
Travailles-tu sur un autre projet aujourd’hui ?
Plusieurs choses en fait : une série pour un certain concours (si tu vois ce que je veux dire) et peut-être une autre expo, plus travaillée que la précédente, quelques projets aussi dans le cadre de mon travail, je vous tiendrai au courant bien sûr.
Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs de bistro-photo qui ont envie de se lancer dans l’aventure ?
Faut se lancer, d’une part, parce que ses photos encadrées au mur, c’est quand même autre chose que sur un écran ! Et surtout, à travers le regard des gens on découvre souvent des choses qui nous avaient échappées.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
D’avoir toujours des idées ! De réussir à vendre une ou deux photos, de survivre à la crise financière et à l’apocalypse prévue en 2012 (rires).
Un petit mot pour Bistro-Photo.fr ?
Le Bistro, j’y vais quotidiennement. En photo, j’ai tout appris ici (enfin ici et sur quelques autres sites), conseils techniques avisés, ambiance conviviale, la mayonnaise a pris très vite, c’est juste le meilleur forum photo du web !
Loïc Kervignac et… Drabfab alias Fabien Lombard donc
Pour ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir Fabien Lombard suivez ce lien vers son flickr.
Pour tous ceux qui souhaitent lui poser des questions suite à son interview c’est par là.